Une mère stoïque, digne, aimant profondément ses enfants sans jamais le leur dire ni les embrasser, adepte du « never complain never explain ». Une enfance provinciale sans histoire, avec un père souvent absent, une soeur brillante et un frère beaucoup plus jeune, une maladie grave à dix-sept ans. PPDA se souvient et s’auto-analyse, affligé d’un mal-être récurrent, qui l’a fait penser au suicide plusieurs fois, notamment après celui de sa fille Solenn. Loin des tumultes de passion amoureuse exprimés dans son dernier roman (Fragments d’une femme perdue, NB octobre 2009), Patrick Poivre d’Arvor, journaliste et écrivain célèbre, évoque le souvenir de sa mère disparue l’été dernier. Ce petit opus autobiographique, très court, est servi par un style fluide et détaché, qui exprime une émotion pudique et une réelle tendresse. C’est un adieu touchant, quoique léger, d’un fils fragile à une mère aimée sincèrement, et admirée pour sa force morale et physique. On le croit lorsqu’il dit être redevenu un petit garçon à qui sa maman manque plus que tout.
L’expression des sentiments
POIVRE D'ARVOR Patrick