L’herbe verte, l’eau vive.

KING Thomas

Dans l’Ouest canadien, près de la frontière américaine, vit une communauté d’Indiens dont certains, bien intégrés à la vie moderne, sont enseignants, vendeurs, avocats… Leurs relations avec les Blancs sont diverses, l’une réussit à gruger les clients de son restaurant, l’autre empêche le fonctionnement d’un immense barrage récemment édifié par le gouvernement sur des terres appartenant autrefois aux Amérindiens. Alberta a deux amants mais voudrait un enfant sans mari.

 

Comme toujours, l’indianité inclut une familiarité avec la nature. Apôtre de la cause indienne comme Sherman Alexie mais sur le mode humoristique, l’auteur déplore la perte d’identité de certains qu’une fête rassemble provisoirement.

 

Thomas King évoque de façon comique spoliations, répression et acculturation forcée y compris religieuse. La satire touche aussi médecins et écoles. L’insertion dans le récit des aventures de quatre petits vieux échappés d’un asile pour redresser ce monde est parfois désopilante. Seule difficulté, le déroulement chaotique des événements. Le lecteur se réjouit de ce style enlevé rappelant Monroe Swimmer est de retour (N.B. fév. 2003). L’auteur est également enseignant et animateur comique à la radio.