Camille Desfhouet, riche et manipulatrice, et son «mouton » de mari Honoré Pencrec’h, natif de Kerfilec, ne sont pas les bienvenus au village. Miracle ou sorcellerie, Camille a échappé de justesse à la mort et s’aperçoit qu’Honoré n’était pas si désolé que cela de son trépas annoncé. Les soupçons vont bon train. Avidité et bassesse arment le bras de ceux qui veulent faire justice, comme Aristide Cuchard le juge de paix aux soupçons bien trempés, transi d’amour pour Camille. Parallèlement, un malencontreux acte de magie de la directrice de l’École Capucine ayant redonné vie au double « enfant » d’Honoré, celui–ci fait connaissance avec l’Honoré d’aujourd’hui. Les deux réunissent leurs souvenirs et font revivre un terrible passé.
Dans ce diptyque aux volumes indissociables, Djian parle de vengeance, d’innocence et de cruauté. Par le biais de la sorcellerie, il met en place un scénario à rebondissements multiples, bien inséré dans le monde clos d’un village breton des années 1850. Vincent, pour sa part, trace des décors précis. Ses traits, tendres ou cruels, mettent en lumière les caractères, accentués par le découpage des vignettes, les zooms, et les jeux de couleurs.