1975, Paris. Dieter Bock, ancien des Waffen SS, est retrouvé pendu. L’inspecteur de la criminelle, Dreyfus, pugnace et intègre, écarte la thèse du suicide : c’est un meurtre. L’enquête minutieuse révèle d’autres crimes et un tragique jeu de masques. Se méfiant de tous, le policier, dont les parents ont disparu à Auschwitz, plonge dans ce passé nazi infernal qui gangrène toujours le présent, dévoile les complicités, les alliances cyniques. Il traque les loups jusqu’en Allemagne… Mais à l’heure où la bête et le chasseur finissent par se ressembler, Dreyfus sauvera-t-il son âme ?
Dernier roman de Shane Stevens, auteur américain peu connu aujourd’hui disparu, L’Heure des loups, publié en 1985, est une oeuvre dense et difficile, aux confins du polar, de l’espionnage, de l’histoire… Dans une enquête à la mécanique implacable, les acteurs, fictifs et réels, sont entraînés sur les pistes et les impasses d’un passé et d’un présent toujours criminels. Le lecteur ne risque-t-il pas de se perdre dans ce puzzle complexe ? Pourtant, la trame historique bien tissée, l’étude fouillée du héros, l’attitude des hommes face au « mal », leur soif d’or et de puissance, donnent de la profondeur à cet ouvrage crépusculaire.