Dans les années soixante, sous Franco, un groupe d’étudiants étouffe dans Barcelone grise et « stagnante ». Alberto et ses camarades Juan, Lena, Lluch, issus de castes sociales et de familles politiques différentes, utilisent la faculté de droit comme couverture, alors que leurs vrais intérêts sont ailleurs. Être artiste, poète, écrivain ou communiste est une manière de s’opposer à la dictature franquiste. En arrosant leurs discussions de « cuba libre » (coca + alcool), ils sont insensiblement poussés, pour échapper à l’asphyxie d’une société bloquée, cruelle et hypocrite, à faire des choix, certains se laissant glisser vers l’autodestruction. Alberto, le héros central, opte pour l’exil. Félix de Azúa analyse finement la société de la capitale catalane à travers les parents de ses personnages : les uns profitant sans vergogne du régime, les autres végétant dans la compromission. Quelques questions de trop (NB mai 1995) étudiait cette même société dans les années 1980. Le tableau est tout aussi caustique, quelques scènes sont extraordinairement réussies. Toutefois, le lecteur français peut peiner à comprendre certaines implications sous-jacentes.
L’Heure du choix.
AZÚA Félix de