Dans la cohue marseillaise d’un soir pluvieux, Maxime, pickpocket, explore la poche… vide d’Irina, jeune bourgeoise, qui se montre compréhensive. Bredouille mais gentleman, Maxime emmène Irina prendre un verre. Quelques « Campari » aidant, il la demande en mariage. Charmée, elle accepte. Après ce démarrage en trombe, interviennent les deux mères. La riche bourgeoise n’imagine pas sa fille épousant un escroc issu de famille modeste. La mère populaire, veuve démunie, refuse de perdre son fils bien-aimé, généreux protecteur. Plusieurs scènes comiques, mouvementées, opposent ces deux femmes autoritaires et possessives. Chacune, fière de sa classe sociale, est ancrée dans son propre conformisme, presque caricatural. Comme dans les contes, l’intervention providentielle d’un personnage compréhensif et généreux conduira au dénouement pleinement heureux et moral – triomphe total du véritable amour.Délaissant son habituel « style délicat et poétique » (cf. Une enfance marocaine, NB février 2005), Anne Bragance s’amuse à pasticher le discours snob et méprisant d’une mère face au truculent langage marseillais de l’autre, pour le plus grand plaisir du lecteur.
L’heure magique de la fiancée du pickpocket.
BRAGANCE Anne