Lucie, journaliste free lance, est témoin d’une découverte macabre faite par les éboueurs : un cadavre de nourrisson émerge d’un sac poubelle, le crâne défoncé. Un marteau ensanglanté est retrouvé dans le jardin de l’immeuble. La commissaire Beethoven, femme baraquée et peu amène, conduit l’enquête et rend visite aux occupants de la maison : veuf neurasthénique en charge d’un adolescent rebelle, gérant d’une boutique d’ordinateurs tombeur de filles, Lucie elle-même, et Leila, une Algérienne vivant de boulots précaires avec ses deux enfants. L’horreur est à son comble lorsqu’on découvre que le corps sans vie est le fils de celle-ci. Après avoir écrit pour la jeunesse, Élisa Vix a fait ses armes dans le roman policier (Rosa Mortalis, NB avril 2013). Son enquête, construite de façon classique, fait alterner les voix des protagonistes en semant des indices au fil du récit. Le caractère exaspérant du beau gosse à qui tout semble réussir est contrebalancé par celui de l’héroïne, mal dans ses pompes. Le côté abrupt de la policière peu féminine laisse apparaître un personnage bien seul et complexé. On peut regretter de deviner assez vite – sans décharge d’adrénaline – le dénouement de l’affaire, et trouver la narration un peu scolaire.
L’Héxamètre de Quintilien
VIX Élisa