Jeanne, quarante-cinq ans, discute innocemment avec son mari, Antoine. La conversation dĂ©rape, et d’une simple remarque vestimentaire, les reproches deviennent de plus en plus lourds jusqu’Ă la rupture. S’il a oubliĂ© les dĂ©tails de la naissance de leur amour, elle les a encore profondĂ©ment ancrĂ©s en elle. Ce qui le dĂ©range aujourd’hui, ce sont toutes les marques de l’Ăąge auxquelles elle n’a pas pris garde. Entre la mĂ©moire vive de Jeanne et les oublis d’Antoine, l’Ă©pouse dĂ©laissĂ©e part Ă New York et revient sur son itinĂ©raire, son enfance, sa famille.  FrĂ©dĂ©rique ClĂ©mençon (Les petits, NB mars 2011) dresse le parcours d’une femme ordinaire, dans une vie ordinaire, avec un divorce ordinaire. Rien de trĂšs palpitant, si ce n’est cette justesse dans l’analyse des souvenirs. La femme se souvient de toutes les petites choses du quotidien, alors que l’homme a tendance Ă ne garder que les grandes lignes. On regrette que New York ne soit que prĂ©texte Ă son introspection, rendant peu crĂ©dibles les rĂ©miniscences de cette jeune femme de province. Si la routine entre les Ă©poux est une des explications de la rupture, l’auteur n’a pas su tirer parti du sujet et nous ennuie d’un bout Ă l’autre. (E.A. et L.D.)Â
L’hiver dans la bouche
CLĂMENĂON FrĂ©dĂ©rique