Trafiquants anarchistes, les « bandits tragiques » de la bande à Bonnot ont tenu la une de la presse de 1912-1913. Avant de perpétrer leurs hold-up spectaculaires à Chantilly, rue Ordener et ailleurs, et de semer la mort dans leur sillage, ils ont connu un passé de galère. Qu’ils se nomment Octave, Édouard, Raymond… ils sont, avec André, les acolytes de Jules Bonnot, solidaires dans les bons comme dans les mauvais jours, même si haine et terreur publiques les accompagnent jusqu’à leur capture et leur condamnation…
Focalisant son attention sur André, le plus jeune de la bande, Patrick Pécherot, auteur de polars (cf. Tranchecaille, NB février 2009), entremêle parler argotique et langue administrative pour tisser un ambitieux roman choral où les voix des protagonistes se recouvrent et où passé et présent se chevauchent. Points de vue morcelés, réalité et fiction amalgamées, plaidoyer libertaire sous-jacent… le récit part dans tous les sens. Reste l’immense compassion de l’auteur pour son héros. Cette histoire sur l’injustice et le déterminisme social est floue, mais le sous-titre le précise, il s’agit d’une esquisse…