Le narrateur, un déséquilibré mental profondément perturbé par une enfance douloureuse, a commis, dit-il, deux meurtres : celui de son père, son tourmenteur de toujours, et « tous les autres ». Après une vingtaine d’années passées en prison, le voilà libre. Surnommé « l’Homme-Alphabet », car son corps est entièrement tatoué de lettres, il est devenu un poète très controversé. Apprenant que sa fiancée Barbie, une prostituée de luxe, est menacée de mort, il part à sa recherche, prêt à punir tous ceux qui voudraient l’en empêcher. Et ils sont nombreux, tous aussi déjantés les uns que les autres.
Ce livre singulier, mélange de polar et de roman noir, a été publié aux États-Unis en 1993. L’auteur donne libre cours à l’expression des délires oniriques de son héros. Il joue avec les mots – il en invente aussi – et avec la typographie. De nombreuses pages, constituées uniquement de répétitions de mots et lettres, n’ont qu’un effet visuel. D’autres, chaotiques, ne sont que fulgurances et hallucinations, à la limite du surréalisme et de l’abstrait. Original et inventif ? Certes. Abscond ? Aussi. Supercherie ou phénomène de mode ? Peut-être.