Adam, qui semblait se complaire dans le chômage, trouve enfin un emploi précaire. Insensiblement, sa femme prend ses distances. Lors d’une manifestation d’enseignants, elle a été blessée et se rend chaque jour au chevet d’un de ses collègues hospitalisé. Seules les balades au bord du lac avec leur petit garçon offrent au couple un peu de joie. Et c’est là que tout bascule. Après un recueil de nouvelles, Presque rouge (NB juin 2009), Sébastien Amiel tisse d’un fil ténu une histoire désenchantée. Vacuité des jours sans travail, dérive d’un couple dont la vie « ressemble à un assemblage de pièces manquantes » : avec des mots simples et dans un récit monochrome, le romancier exprime fragilité et désarroi. Le temps devient palpable. Les émotions, le chagrin, la violence réfrénée sont contenus par une écriture fluide, linéaire, mais qui ne manque pas d’âme. Si son univers mélancolique et son style presque neutre peuvent s’apprécier diversement, ce premier roman manifeste un talent certain.
L’homme arrêté
AMIEL Sébastien