Non loin de Briançon, l’hiver 1940 touche à sa fin. De féroces batailles ont opposé chasseurs alpins français et italiens. Louis le Grêlé a été chassé de l’armée, après un jeu stupide qui lui a valu son surnom. Amoureux de ses montagnes, seul avec ses livres et son chien, il surveille un troupeau quedeux hommes s’apprêtent à faire passer en Italie, des contrebandiers que Louis dénonce. Enfermé dans sa cabane au-dessus des alpages, et loin des événements pendant lesquels les Français se divisent, il prépare un concours de garde forestier, apprivoisant un lynx. Mais trois ans plus tard, les Allemands ont envahi tout le pays, pourchassant les Juifs. Les résistants multiplient les attentats. Louis, solitaire, détesté, pourchassé par divers clans, va finalement choisir son camp.
Une page d’histoire sinistre de cruauté et de violence, où dénonciations, trahisons et compromissions divisent ces rudes montagnards, mais d’où émergent des personnages attachants. La montagne est là, omniprésente, avec ses pièges et ses beautés. Jean-Baptiste Bester sait traduire avec tendresse la relation très forte qui va lier le lynx et Louis. C’est un roman âpre mais plein d’humanité.