Le vieil Harry a encore disparu. Cette fois ce nâest pas un accident. Dans cette rĂ©gion frontaliĂšre du Minnesota, constellĂ©e de lacs et de forĂȘts, il a choisi le chemin dâoĂč lâon ne revient pas. Dans les annĂ©es soixante, il avait entraĂźnĂ© son fils Gus dans une randonnĂ©e, ils sâĂ©taient Ă©garĂ©s et avaient dĂ» affronter lâhiver dans des conditions extrĂȘmes. Gus avait compris trop tard que lâexpĂ©dition Ă©tait un prĂ©texte pour fuir un ennemi de son pĂšre.  Avec lâomniprĂ©sence de la nature et les valeurs quâil cĂ©lĂšbre, ce roman, le premier traduit en français de l’auteur, se place dans la tradition « western » dont il est une version contemporaine rĂ©ussie. CampĂ©e dans une contrĂ©e retirĂ©e, avec des habitants encore marquĂ©s par leur ascendance pionniĂšre, lâhistoire raconte dâabord un combat dâhomme Ă homme, entre le pĂšre et le fils, unis malgrĂ© eux contre un criminel dĂ©terminĂ©. La virilitĂ© y est subtilement suggĂ©rĂ©e. Par contraste, les femmes tissent une trame ambiguĂ«, voire embrouillĂ©e, oĂč le rĂ©cit sâenlise. La splendeur sauvage d’immenses Ă©tendues dâeau et de bois, Ă©voquĂ©e par une Ă©criture lyrique, reste le ressort dramatique le plus convaincant. (A.Lec. et A.-M.D.)
L’homme de l’hiver
GEYE Peter