Dans les années 1870, Franck Schroeder, taxidermiste à Cobourg en Bavière, siège du duché de Saxe-Cobourg, a une méthode bien à lui pour rendre si vivants les animaux qu’on lui confie à empailler. Sa réputation augmente considérablement après qu’il ait magnifiquement naturalisé le carlin de la dame de compagnie de la duchesse. Un jour, il reçoit de Londres un vélocipède, un « grand-bi », dont il apprend à dominer la grande roue avant, au prix de nombreuses chûtes et blessures, sous les quolibets de ses voisins. Il en devient un spécialiste et obtient d’être le représentant local exclusif de cette machine anglaise. Pour en vendre, il essaie de convaincre ses concitoyens d’adopter ce nouveau mode de locomotion, déclenchant dans la ville une véritable guerre interne entre ses opposants conservateurs et ses partisans avant-gardistes. Uwe Timm (À l’exemple de mon frère, NB mai 2005), petit-neveu du héros qu’il a connu enfant, raconte l’histoire de son grand-oncle, après avoir fait des recherches dans les archives familiales et dans la presse de l’époque. Avec humour, il fait revivre les tribulations du personnage, juché sur sa grande roue et se battant avec acharnement contre ses détracteurs en se refusant à admettre l’arrivée de la bicyclette moderne. (H.V. et D.C.)
L’Homme du grand-bi
TIMM Uwe