Comme tant d’autres, vous détestez Nicolas Sarkozy : il est petit, laid, inculte, vulgaire, m’as-tu-vu, fasciste… C’est que « révélateur » et « fixateur » de tous les maux français, « Naboléon », « Tsarkozy » est chosifié par ses détracteurs. Et une chose, ça se piétine. En cause ? Tous ces moteurs à fabriquer la haine : l’analphabétisme moral, l’intelligence assassinée, l’arrogance égotiste, la mauvaise foi, l’esprit de revanche de tous ceux qui, quels qu’ils soient – politiciens, journalistes, Français moyens – se laissent aller au manichéisme de bas étage. Ceux-là en prennent pour leur grade, car ce portrait-robot du Président qu’ils dessinent n’est rien d’autre que le propre reflet de leur âme.
Historien, journaliste et essayiste (cf. L’affiche rouge, NB novembre 2010), Benoît Rayski dénonce ce qui est devenu une chasse à l’homme odieuse. Avec une ironie mordante, cet ancien communiste commence par hurler avec les loups, « la bave aux lèvres », joue sur les idées reçues ou partisanes, pour mieux retourner la situation. Son pamphlet, intelligent mais fatigant par son verbe excessif et agressif – à prendre au second degré – est un cri d’alarme contre la haine et la bêtise. Un appel salutaire pour chacun à se regarder dans son miroir.