Arno, 10 ans, vit avec sa maman et son petit frère, son père travaille au loin. L’enfant attend impatiemment la lettre qu’il lui envoie tous les ans à Noël. Il met tous ses espoirs dans le passage d’une comète qui exaucera son voeu : le retour de celui qu’il ne connaît pas. Arno voit d’un mauvais oeil sa mère répondre aux avances du boulanger qui ne demande qu’à les accueillir. Il n’a pas d’ordre à recevoir de cet homme qui n’est pas son père. Excédé, ce dernier lui assène la vérité : son père n’existe pas.
La déception, la détresse sont à la mesure de l’espoir fou entretenu. Le héros n’a plus rien à attendre, il se sent trahi par le boulanger auteur des lettres, meurtri par les mensonges de sa mère qui ne désirait que son bonheur, coupable de la peine qu’il lui fait à elle si jeune, si fragile, si courageuse et résignée qu’il adore. Dépassant un sentiment d’amertume et d’injustice, il a des raisons d’espérer trouver le père rêvé. Une grande tendresse émane de ce récit poignant à l’écriture délicate et poétique. Ce roman douloureux est néanmoins optimiste tant il magnifie la force du rêve, le droit à l’espoir.