Il a passé toute sa vie à rédiger les notices d’un catalogue de textiles ; mis au chômage, il part randonner dans les alpages, en solitaire. Un vieil écrivain qui ne veut plus écrire est harcelé par une correctrice indélicate. Qui donc écrit ces lettres d’une écriture semblable à celle de celui qui les reçoit ? Un homme se souvient de son enfance et de ses grands-parents qui l’ont élevé dans les dépendances de leur ferme occupée par les Russes. Dans douze des treize nouvelles de l’Allemand Michael Krüger (La comédie de Turin : souvenirs d’un exécuteur testamentaire, NB août-septembre 2008), un narrateur vieillissant, qui a eu un rapport professionnel avec l’écriture, se penche sur son passé et sur les brèves rencontres qui marquent une vie. Parfois humour grinçant ou ironie critique sont poussés jusqu’au surréalisme, au bizarre ou à l’absurde. Des images fortes et sombres, des atmosphères grises et pluvieuses sont soudain éclairées par le souvenir contrasté d’une île grecque inondée de soleil. La dernière histoire tranche par sa charge émotionnelle, dramatique et empathique ; c’est elle qui laisse l’impression finale d’un recueil plus personnel et moins satirique qu’il n’y parait d’abord. (T.R. et A.Be.)
L’homme qui embrassait les arbres
KRÜGER Michael