Tristan Thalberg, la cinquantaine, Ă©crivain reconnu, apprend quâon lui a dĂ©cernĂ© le prix Nobel. Il le refuse, Ă©pouvantĂ© par le tapage mĂ©diatique qui sâen suivra. Depuis la mort de sa femme adorĂ©e, Yseut, il nâĂ©crit plus et fuit le monde. Dâabord rĂ©fugiĂ© chez un couple ami tandis quâon le recherche, il se change en pĂšlerin et prend, alors que lâhiver sâannonce, la route de Saint-Jacques de Compostelle. Il marche dâabord avec un jeune couple croyant, puis avec une curieuse jeune femme qui semble peu sĂ»re dâelle, mais rĂ©serve une surprise. Une trĂšs belle Ă©criture relate ce parcours dâun homme dĂ©truit par la disparition de la femme aimĂ©e, ĂŽ combien. Les descriptions de son cheminement initiatique alternent avec les lettres quâil adresse Ă Yseut, oĂč quâelle soit. Il rappelle sa beautĂ©, sa force, le calvaire quâelle a subi lors de son interminable maladie, leur complicitĂ©. Mais, peu Ă peu, malgrĂ© lui, il revient Ă la vie et comprend que dâautres ĂȘtres existent. Ouvrage sobre, sans pathos inutile, et loin de la dĂ©sespĂ©rance. (M.F. et A.C.)
L’homme qui fuyait le Nobel
TUDORET Patrick