Il est le marcheur dâun seul chemin, sans autre ambition que celle dâarpenter toujours la mĂȘme ligne de crĂȘte, immergĂ© dans la beautĂ© du monde. En haut il est un seigneur, rien ne pĂšse, ni le sac, ni les paroles. Puis lâhomme libre descend vers la ville oĂč il nâest quâun mari cocu que sa femme a quittĂ©. Ă Briançon, il est le confident de Camille, une adolescente pleine dâĂ©nigmes qui, un soir, dĂ©cide de lui montrer ce quâest la rĂ©alitĂ© de sa vie. Dommage que lâhomme quâil a croisĂ© plus tĂŽt soit retrouvĂ© mort aux pieds de la baignoire oĂč barbotait son ex-femmeâŠÂ Ce qui fait la beautĂ© du livre, ce sont les paysages et la sĂ©rĂ©nitĂ© qui sâen dĂ©gage, en totale harmonie avec le pas du personnage. Avec lui, Yves Bichet trace lâart du dĂ©tachement. Lâhumour est parfois grinçant, la philosophie sâaccroche aux jeux de mots bon marchĂ© et lâamitiĂ© unit les arpenteurs de la « Ligne ». Comme la jeune fille en dĂ©shĂ©rence qui se rebelle pour moins souffrir, chacun rĂ©clame la tranquillitĂ© et lâoubli : une forme de sagesse que lâauteur de Resplandy (NB fĂ©vrier 2011) hisse au milieu des bassesses. Une histoire touchante et simple.
L’homme qui marche
BICHET Yves