Dâorigine Ă©gyptienne, chirurgien cardiaque renommĂ© en France, ayant abandonnĂ© en 1983 Paris et sa carriĂšre, ThĂ©ophane est depuis trois ans mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste dans un dispensaire Ă Patmos. Il fait la connaissance dâAntonia, vingt-six ans, paralysĂ©e des jambes Ă la suite dâune poliomyĂ©lite. Leur rencontre change leurs destins malheureux. Le fils et le cheval de cet homme enfermĂ© dans un terrible secret les aident, lui, Ă se reconstruire et elle, Ă surmonter son handicap physique. Gilbert SinouĂ© (Le souffle du jasmin, NB juin 2010) met en scĂšne deux personnages prisonniers de leur solitude et leurs souffrances. Ils se soutiennent mutuellement, retrouvent le dĂ©sir de vivre et de dĂ©couvrir quâils peuvent encore aimer. Si le Proche-Orient et la GrĂšce du XXe siĂšcle sont bien prĂ©sents dans les propos tenus par les personnages, ce livre diffĂšre des prĂ©cĂ©dents de lâauteur ; il sâappuie sur une expĂ©rience de thĂ©rapie : lâĂ©quitation. Il faut attendre les derniĂšres pages du rĂ©cit habilement nouĂ© et Ă©mouvant pour comprendre lâintensitĂ© de lâĂ©preuve traversĂ©e par le chirurgien, augmentĂ©e par le problĂšme de lâexil.
L’homme qui regardait la nuit
SINOUĂ Gilbert