L’homme qui tua Che Guevara (1967. L’homme de l’année ; 4)

LUPANO Wilfrid, SÉJOURNÉ Gaël

Bolivie 2007. Grâce au régime frère de Cuba et comme des milliers de Boliviens, Mario Teran, quasiment aveugle, va pouvoir se faire opérer gratuitement de la cataracte et retrouver la vision, sous un poster de Che Guevara. Il a peur de l’intervention, et se plonge alors dans ses souvenirs… Il y 40 ans, Mario était un des militaires qui combattaient les guérilleros communistes emmenés par Guevara. Au cours de cette bataille, deux amis proches de Mario sont abattus, et le Che est fait prisonnier. Les ordres sont de le supprimer. Mario se porte volontaire, puis se rétracte, mais doit finalement obéir…

 

L’origine de l’histoire est une lettre du fils de Teran remerciant les médecins cubains pour l’opération de son père. De là vient la fiction de l’assassin guéri par les amis de sa victime, mais aussi celle de sa vie plongée dans le remords et la terreur du fantôme du Che devenu une icône internationale. L’histoire, bien menée autour du personnage de Mario, met en lumière la brutalité militaire et l’exploitation médiatique cubaine. Le dessin réaliste tout en finesse rend attachant le personnage et plonge le lecteur dans la jungle et les villages colombiens dont il aura du mal à s’extraire. Excellent.