Parce quâil a vu, Ă la tĂ©lĂ©vision, son copain Octavio en larmes aprĂšs lâarrĂȘt dâun haut-fourneau liĂ©geois, Richard dĂ©cide dâenlever Lakshmi Mittal, magnat de la sidĂ©rurgie. Avec quelques complices, il arrive Ă ses fins et entame avec le grand patron un long dialogue sur le caractĂšre inĂ©galitaire de la sociĂ©tĂ©, puis lâoblige Ă rĂ©aliser de prĂ©tendues oeuvres dâart avec son corps dĂ©nudĂ© enduit de diffĂ©rentes peintures, le tout Ă©tant enregistrĂ© par une Ă©quipe de tĂ©lĂ©vision. Mais Mittal sâĂ©chappe et replonge dans une tĂ©nĂ©breuse affaire.  Ce rĂ©cit extravagant et surrĂ©aliste, aprĂšs un dĂ©marrage lent, est cependant bien troussĂ©. Artiste plasticien et redresseur de torts, Richard critique, avec une vigueur joviale teintĂ©e de dĂ©magogie, une sociĂ©tĂ© oĂč le sort de milliers de travailleurs dĂ©pend dâun chef dâentreprise omnipotent. Et cet enlĂšvement, qui nâen est pas un, amĂšne les protagonistes Ă une rĂ©flexion sur la vie et la mort, non dĂ©nuĂ©e de sincĂ©ritĂ©. ParallĂšlement, les destins annexes, qui participent inconsciemment Ă une aventure qui les dĂ©passe, sâarticulent parfaitement avec lâensemble. Bref, ce romancier belge, bientĂŽt quadragĂ©naire, signe une oeuvre Ă la construction habile et Ă l’imagination dĂ©bridĂ©e, oĂč la rĂ©alitĂ© rejoint la fiction.
L’homme qui valait 35 milliards
ANCION Nicolas