Augustin, jeune stagiaire minable d’un journal de Charleroi, est témoin d’un attentat terroriste. Il a un don étonnant qui lui permet de voir les morts qui nous accompagnent et offre une piste à la police qui reste cependant très circonspecte. Le jeune homme cherche aussi des réponses, aidé d’une juge loufoque et de l’écrivain Eric-Emmanuel Schmitt qui lui révèle ce qu’il pense de Dieu et des hommes et le pousse à une expérience extraordinaire. Après La nuit de feu (NB octobre 2015), récit d’une « extase mystique », Eric-Emmanuel Schmitt poursuit son questionnement spirituel dans un roman astucieusement mené, au travers d’une intrigue inspirée par l’actualité, après les attentats bien réels qui font régner la peur et la suspicion. Le scénario est original car l’auteur se fait personnage de l’histoire : ainsi, de manière libre et très accessible, il pose ses interrogations profondes sur Dieu, le bien, le mal, la liberté de l’homme… disserte sur les religions, la création littéraire. Ce conte philosophique ancré dans un triste réel, emporté par une écriture fluide et facile, jamais dénué d’humour et marqué par un brin de narcissisme (évidemment assumé !) peut inciter à la réflexion. Un roman humaniste, pas toujours convaincant, très souvent pertinent. (B.V. et M.Bo.)
L’homme qui voyait à travers les visages
SCHMITT Eric-Emmanuel