L’homme sacrifié.

MASSIE Allan

Le Premier ministre italien, Corrado Dusa, dirigeant du parti démocrate chrétien, est enlevé en 1978 par un groupuscule d’extrême gauche ; toute ressemblance avec le rapt d’Aldo Moro est volontaire, même si ce livre se présente comme une variation romancée autour de cet événement. L’histoire est centrée sur les réactions imaginées des différents membres de la famille de l’otage qui n’entretiennent aucune illusion sur une issue qu’ils devinent fatale. De fait, les amis politiques du Premier ministre, retranchés derrière des principes de fermeté, ne semblent pas mécontents de se débarrasser d’un homme populaire sur le point de conclure un compromis historique avec le parti communiste italien.

 

L’auteur anglais de ce roman profite de l’intrigue politique pour faire un tour d’horizon très critique de personnages représentatifs de la société italienne de la fin des années soixante-dix. Cette fresque, partie du dandy sexagénaire de droite traditionaliste, passe par une jeune femme en pleine libération sexuelle sans oublier le jeune idéaliste d’extrême gauche dont les lendemains déchanteront. Ce livre écrit en 1981 apparut très crédible, mais la nécessité de le traduire aujourd’hui ne semble pas évidente.