L’Homme sans maladie

GRUNBERG Arnon

Samarendra – il préfère qu’on l’appelle Sam, prénom moins stigmatisant – est un Suisse d’origine indienne. Sa mère est zurichoise, sa soeur cadette lourdement handicapée. À la force du poignet il est devenu architecte et ses projets sont aussi humanistes qu’ambitieux. Un mécène irakien, fan de Puccini, lui propose de construire un magnifique opéra à Bagdad. Enthousiaste, Sam se rend sur place pour s’imprégner de l’atmosphère de la ville, mais il ne tarde pas à se retrouver isolé, menacé, prisonnier, accusé d’espionnage. Et le pire est à venir… Arnon Grunberg (Notre Oncle, NB février 2012) nous plonge dans un univers que l’on croit connaître, mais qui, très vite, dérange. Le personnage principal fait d’abord sourire par sa naïveté, mais quand l’environnement devient lourd de menaces on a un peu de mal à admettre que son optimisme cohabite avec son obstination à se mettre et à se remettre en danger. L’écriture est nette, incisive, sans fioritures, le récit constamment morose et quelque peu répétitif. Y aurait-il conspiration ? Le lecteur peut-il espérer une énigme et sa résolution ? L’auteur a créé une attente que la fin déçoit.