Vincent Leenhardt, éminent professeur et paléontologue d’une quarantaine d’années, partage sa vie avec une love doll en silicone. Scientifique réputé, il mène avec succès des recherches sur la représentation du mouvement dans l’art pariétal, en lien avec le cinéma, tandis que sa vie privée est régie par le secret et la crainte de l’indiscrétion… Jusqu’au jour où un traumatisme l’amène insensiblement vers un autre lien, bien réel. Dès le début du roman, l’auteur s’attarde sur un aspect de l’univers mental du héros. Il n’a jamais fait le deuil de sa mère, décédée alors qu’il était enfant et dont l’image le poursuit. S’ensuit l’alternance des chapitres entre passé et présent. Vincent, l’enfant orphelin silencieux au père attentif ; l’adolescent disgracieux, premier de classe, rejeté par les filles ; l’étudiant brillant, dont la sexualité s’exprime auprès de prostituées. Vincent aujourd’hui, le brillant professeur mais l’homme seul dans sa « relation amoureuse ». Ce roman à thème, facile et agréable à lire, est bien mené dans cet éclairage progressif du personnage, même si sa conclusion est assez vite prévisible. (M.-T.D. et J.G.)
L’homme sensible
PARADISI Éric