Georges Guillou a pris sa retraite. Dans la solitude de sa maison du Gard, sentant que le monde lui Ă©chappe, il Ă©crit son journal de bord pour retrouver son passĂ©. Au fur et Ă mesure il Ă©voque sa mĂšre Jeanne-Marie, pianiste virtuose, sa premiĂšre femme dont il a divorcĂ©, son fils Gilles mort dâune leucĂ©mie. Et surtout Nadia, la seule quâil ait vraiment aimĂ©e et qui lâa abandonnĂ©.
Â
Ce beau roman de Bernard Pingaud (Une tĂąche sans fin, NB fĂ©vrier 2009) a pour thĂšme la fragilitĂ© des souvenirs et la fuite inexorable du temps. Avec beaucoup de finesse et de retenue, lâauteur analyse le dĂ©sarroi dâun homme dont la vie approche de son terme et qui sâinterroge sur le sens Ă donner Ă des annĂ©es dĂ©pourvues de ces Ă©vĂ©nements qui transforment une expĂ©rience en destin. Dans une langue claire, faite de longs monologues, sans souci dâordre chronologique, ce rĂ©cit touche par sa sincĂ©ritĂ©. Sous des dehors dĂ©tachĂ©s, sây dĂ©veloppe une rĂ©flexion lucide sur la fuite du temps et sur lâimpossibilitĂ© de âretournerâ lâhorloge de verre.