Après plusieurs titres consacrés à Hervé, un amant disparu (cf. Une fin, NB novembre 2004), l’auteur-narrateur a écrit un « livre des limbes », jamais publié, sur ses amours contrariées avec le père d’Olga, lui aussi mort depuis. Dans une construction littéraire qui lui est coutumière, il raconte l’histoire de ce livre et de cet amour, sur arrière-plan du premier, tout en liant le récit à un tableau désormais en possession d’Olga, devenue conservatrice… Ce dernier représente une scène de genre – trois dames qui prennent le thé –, peinte par un Autrichien au XIXe siècle ; il comporterait un personnage invisible et un sens caché… Précisions de dates, de noms ou de lieux, rappels répétitifs de faits ou de paroles échangées, supputations, analyses des sentiments et des attitudes, évocations de scènes prennent le lecteur dans les rets d’un style de plus en plus exigeant (derrière son élégance, rougeoient cependant des pans de vie troubles, une violence diffuse). Avec Olga qui le suggère en conclusion, on peut souhaiter la fin de ces ressassements subtils et inutiles.
L’hôte invisible
CECCATTY René de