Quel est cet homme ? Qu’a-t-il fait pour venir se cacher dans une villa prêtée par des amis ? Charles-André, quarante-trois ans, professeur de lettres à Nantes, a fui sa ville et « le château », la maison de son enfance, le lendemain d’un dîner familial. Il se réfugie sur la presqu’île de Quiberon. Madame Joliette, la cuisinière, était-elle seulement endormie ? Un même événement peut-il se reproduire trente ans plus tard ? Quand il avait douze ans, Charles-André avait trouvé la tante qui l’élevait, morte au même endroit, dans la même position. Michel Chaillou (La fuite en Égypte, NB juin 2011) présente un héros singulier qui peine à faire la part entre réalité et imaginaire, entre passé et présent dans un monde incertain où les mots et les objets s’animent, où même les ombres des trembles deviennent menaçantes. Les errements d’un homme qui hésite et trébuche sur ses souvenirs et ses fantasmes, qui passe sans cesse de l’ombre à la lumière, sont dépeints avec finesse dans une langue inventive et poétique. Un livre original et touchant.
L’hypothèse de l’ombre
CHAILLOU Michel