Ce matin-là, Max Mills se promène dans Rome le pied léger. Il est d’ailleurs heureux par essence, jouissant de la vie, sans illusions, et privilégiant en toutes choses la légèreté et le bonheur d’être. Sa route croise, par un malencontreux échange de valises, celle de la mélancolique Marion d’Angus, épouse d’un riche aristocrate à l’esprit un peu fêlé. Leur première rencontre à Monaco tourne au malentendu. Il veut la revoir et, grâce à l’intercession d’une voyante, tombe amoureux de cette femme fantasque et langoureuse, obnubilée par Anna Karénine. Une expérience nouvelle pour celui qui se dit « athée de l’amour ». Par son écriture aérienne, distancée mais non dénuée d’une certaine préciosité, Jean-Paul Enthoven (La dernière femme, NB avril 2006) se livre à une analyse rationnelle, stratégique et circonstanciée d’une relation amoureuse « intelligente ». Malgré une intrigue assez mince, quoique fantaisiste, ce roman d’amour courtois, servi par un style enlevé et une narration protéiforme, sait disserter sur le bonheur et donne les ingrédients pour savoir vivre une « liaison réjouissante ».
L’hypothèse des sentiments
ENTHOVEN Jean-Paul