Il est « en inspiration », attentif à remplir des pages. Une libellule se pose près de lui : voici l’initiatrice d’un récit longuement muri ! Non, le choix est autre mais le ton est donné. L’auteur de L’homme que l’on prenait pour un autre (NB mars 2008) explicite sa démarche de créateur dans la vingt-cinquième et dernière nouvelle, titre de l’ouvrage. Brève ou étoffée, chacune traduit, dans une situation banale, la présence de personnages en décalage, source de poésie et d’étrangeté : une femme passe ses journées à secouer du linge ; un homme part réveillonner sous la neige ; un autre attend une lettre… Le romancier construit très habilement et dans un style vif chaque texte. Il nuance avec humour et imagination les différentes visions de son monde empli de tendresse et, en une chute incisive rassemble l’essentiel de son message. Le lecteur séduit en perçoit la profondeur et la richesse qu’une sensibilité extrême révèle.
Libellules
EGLOFF Joël