Libère la Karénine qui est en toi.

Trois Italiens se retrouvent en Érythrée. Une femme rejoint pour des vacances un ami professeur remplaçant à Asmara. Ce « garçon » aime « la femme » mais ne le lui a jamais dit. Il lui présente un « soldat » de la force multinationale de paix. Le garçon joue avec le feu, parie qu’elle tombera dans les bras du soldat, il gagne, et la jalousie le dévore. Une passion absolue consume aussitôt la femme pour ce soldat insignifiant qui lui fait pourtant endurer humiliations et désespoir : séjour catastrophique dans un pays qui lui répugne. Quelques jours à Massawa avec son soldat, bien que flanqués du garçon, lui apporteront, elle espère, le bonheur. Ce sera plutôt l’horreur. Ce deuxième roman de Rosa Matteucci est moins provocateur mais tout aussi farfelu que Lourdes (N.B. mai 2002). Tout son talent (l’histoire est banale et son déroulement traînant) est dans son écriture habilement visuelle : les descriptions de l’Érythrée ou des personnages sont de véritables photos. Un livre qu’il faut lire comme un scénario de film italien tragi-comique avec l’Afrique comme décor.