Devant la violence totalitaire, deux femmes, menacées par les intégristes musulmans parce qu’elles en ont déjà vivement dénoncé le fanatisme, publient leurs conversations sur les droits des femmes, la religion, la liberté d’expression… On connaît le combat pour la laïcité de Caroline Fourest, journaliste et chroniqueuse (La dernière utopie, NB décembre 2009) et la fuite de Taslima Nasreen, médecin et écrivain, forcée de quitter le Bangladesh pendant une grève générale provoquée par les fondamentalistes islamistes à la suite de ses publications sur les droits des femmes (De ma prison, NB juin 2006). Leurs échanges, qu’il faut suivre jusqu’au bout, font apparaître combien toutes deux sont foncièrement humanistes, révoltées par les injustices et les sectarismes de tous bords. Elles mènent avec courage un combat, pour les démocrates et contre les théocrates, et non pour une soi-disant culture occidentale comme les islamistes voudraient le faire croire. Elles se prononcent résolument contre un monde débarrassé de toutes les religions sans exception, faisant un peu l’amalgame entre foi, intégrisme et obscurantisme même s’il est selon elles urgent de donner la parole aux musulmans modernes et laïques, à ceux qui n’ont pas un double discours à visée prosélyte. Un livre qui met en garde en posant des questions fortes.
Libres de dire : conversations mécréantes
NASREEN Taslima, FOUREST Caroline