L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir

MONTERO Rosa

En avril 1906, Pierre Curie, renversé par une voiture à cheval, meurt écrasé. Marie Curie, restée seule avec ses deux petites filles, rédige au cours de l’année qui suit un bouleversant journal d’une vingtaine de pages. Elle y exprime la douleur folle de la perte, de la séparation, du dialogue interrompu, tandis qu’à l’extérieur elle présente un visage froid, insensible, et se bat pour poursuivre leurs recherches sur le radium. À partir de ce journal, Rosa Montero (Des Larmes sous la pluie, NB février 2013) raconte la vie de Marie Curie et se glisse dans sa peau, mettant en parallèle sa propre expérience de la mort avec la disparition récente de son mari, le journaliste Pablo Lizcano. Ce portrait émerveillé et admiratif de Marie Curie lui donne l’occasion de prendre la défense des femmes dont les travaux sont si peu reconnus, même de nos jours. Ce livre de réflexion sur l’absence et la mort est également un hymne à la vie et à la passion ; l’écriture chaleureuse, aussi spontanée qu’enthousiaste, personnalise « l’intensité de la vie époustouflante » et méconnue de la grande scientifique.