Considérée comme une mauvaise mère puisqu’elle a laissé son fils se déshydrater peu après sa naissance, elle n’en pas eu la garde quand son mari l’a quittée pour une femme plus jeune, plus sérieuse, avec un vrai travail. Aujourd’hui, à seize ans, l’adolescent est hospitalisé pour un coma éthylique. C’est elle qu’on a appelée, puisque elle est « maman » sur le portable du garçon. Inquiète, mais heureuse de le voir, elle se souvient de sa propre enfance : sa mère, son arrière-grand-père immigré, son arrière-grand-mère intimidante, fille du patron de l’entreprise textile qui prospère dans la vallée… Emmanuelle Pagano (Nouons-nous, NB décembre 2013) a été quinze ans professeur d’Arts plastiques avant de se consacrer à l’écriture. Passionnée par l’eau et le bâti qui la borde, elle entame une trilogie sur le sujet. La famille Ligne, du même nom que la rivière, est une dynastie de mouliniers qui utilisent l’eau pour travailler la soie, puis des textiles plus modernes. De fortes tensions familiales sont révélées par la narratrice, reflets de la violence des flux et des rives. Depuis des siècles, le parallèle est permanent entre la nature, l’eau, les désordres psychologiques, l’amour blessé. Sensible et bien écrit quoiqu’un peu didactique. (V.A. et C.-M.M.)
Ligne & Fils (Trilogie des rives ; I)
PAGANO Emmanuelle