L’île

Le monde entier est en guerre depuis longtemps. Refusant d’aller au front, nos parents s’étaient réfugiés au coeur de l’île : ils avaient dû se battre pour réussir à survivre, hors du monde, sur cette petite île. La colonie se construisit, vivant de pêche, loin des belligérants. Mon père Antol y naquit, et il dirige maintenant notre petite communauté. Et c’est là qu’arrive Kabé, sur un petit zodiac. Que faire ? Certains voulaient le condamner à mort, de peur qu’il ne remette en cause le fragile équilibre de l’île. Antol plaide pour l’accueil, et Kabé vit à présent dans notre case. Mais qui est-il vraiment ? Pourquoi son torse est-il bandé ? Qu’est-il venu faire ici ?  Cette aventure d’une communauté recherchant son paradis se lit d’une traite, grâce à un scénario rythmé et bien construit. Les dessins sont réussis, les visages sont expressifs, burinés et marqués par leur choix pour les anciens, heureux chez les enfants. On découvre petit à petit que tout n’est pas rose, que le paradis, né dans la violence, a son revers. L’auteur parvient à trouver un épilogue crédible, qui rend attachant ce récit d’anticipation où alternent crimes pour assurer la survie et images idylliques. (Br.A. et H.T.)