En Islande, au bord d’un fjord abandonné, un vieil homme se souvient du jour où l’île fût coupée du monde sans que l’on sache ni pourquoi ni comment. Les avions et les bateaux partis ne sont jamais revenus. Plus de téléphone, plus d’internet, plus aucune relation avec le reste de la planète. Journaliste, il participa alors au gouvernement provisoire qui cherchait à assurer la survie de la population. Ce premier roman d’une journaliste islandaise brosse le tableau d’un pays confronté à une situation apocalyptique. Comment une communauté humaine développée, à l’économie mondialisée, va-t-elle réagir à l’obligation de vivre en autarcie de ses seules ressources naturelles, retrouvant son passé rural comme au Moyen-Âge ? Effaçant progressivement quelques siècles de progrès, l’anarchie et l’individualisme gagnent toutes les couches de la société. Face à la pénurie qui remplace l’abondance, se développe le racisme, le rejet de l’étranger qu’on expulse vers le néant ! Quel avenir pour les poseurs de bombes, les bandes d’enfants armés, les nervis du pouvoir qui font la loi, prêts à tout pour se nourrir. C’est une réflexion futuriste inquiétante sur un effondrement possible de nos sociétés et leur basculement vers un nationalisme régressif. Une anticipation glaçante. (C.R.-G. et D.A.)
L’île
HAGALÍN BJÖRNSDÓTTIR Sigríður