Sur une île perdue dans les brouillards, Yulkuklany, village tristement bâti au pied d’une falaise, est cerné d’une forêt où règne un être étrange, Mama Kindi. Microcosme noyé de pluie où débarque un jour un homme sombre. Il croise Eli, une petite fille, au sourire éternellement généreux, qui attend avec impatience le retour de son père parti en mer. Eli met toute son énergie à convaincre l’homme triste que c’est parce qu’il n’a pas su assez aimer les siens qu’il les a perdus. Mais elle-même perd soudain sa joie quand parvient au village la nouvelle de la disparition de son père …
Dans cette histoire hors du commun, vue à travers les yeux d’une enfant pleine d’entrain, il y a des inspirations multiples : mythes nordiques, êtres proches de la fantasmagorie japonaise. Rythme, atmosphère fantastique et écriture évoquent aussi ceux des dessins animés de Miyasaki. Le scénario dessine le combat symbolique de l’espoir insensé et de la vie contre le désespoir et la mort. Combat de la joie contre la tristesse aussi. Des dessins en couleurs directes subtiles, nuancées, un trait et une composition proche des mangas : beaucoup de références intéressantes pour une BD attachante et originale.