Laura Wilmote ne comprend pas tout de suite quel jeu joue sa collègue et amie C. Tout en affichant un comportement normal avec les autres, C. rend peu à peu la vie impossible à la journaliste qui prépare une émission télé sur la jalousie : coups de téléphone nocturnes, messages passionnés, filatures, manipulation de faux comptes Facebook. À la fois terrorisée et fascinée, Laura se renseigne auprès de médecins et spécialistes du syndrome de Clérambault. Elle décide de faire du délire passionnel, le sujet de son prochain roman. C’est un lien affectif hors normes qui rapproche les deux héroïnes de ce thriller psychologique. Florence Noiville (L’attachement, NB novembre 2012) crée une ambiance romanesque efficace autour d’éléments biographiques qui rendent hommage aux travaux de l’aliéniste Gaëtan de Clérambault, professeur de Jacques Lacan. La montée inexorable du trouble délirant chez le sujet érotomane est implacablement mise en scène. D’abord incrédule, l’objet de la fixation psychotique cherche vainement à comprendre l’origine du harcèlement et devient à son tour la proie d’une obsession : échapper à la folie de l’autre, ne pas sombrer soi-même. Une histoire palpitante qui réussit la fusion entre neurosciences, psychanalyse et fiction. (T.R. et C.G.)
L’illusion délirante d’être aimé
NOIVILLE Florence