À la Criminelle de Moscou, Nastia, enquêtant sur le meurtre de Katia Aniskovets, vieille dame fortunée, s’interroge sur les mobiles du crime. Aucun objet de valeur n’a disparu de l’appartement mis à sac. Faut-il s’orienter vers certaines personnalités en vue dont les rendez-vous galants avaient lieu chez Katia ? Quel lien avait-elle avec Galina qui, amnésique, a survécu à un accès de folie la faisant se précipiter du huitième étage avec trois de ses enfants ?… Et qui est cet homme qui rend visite à l’hôpital à toute cette malheureuse famille depuis six ans ? Quant à Ira, l’aînée, la seule épargnée, pourquoi loue-t-elle l’appartement familial à des individus surveillés par les services secrets ?
L’auteure, ex-criminologue moscovite, connaît parfaitement les mentalités russes, le cynisme ambiant, ce qui confère beaucoup de vraisemblance, de densité au récit, et d’authenticité à ses personnages comme dans Ne gênez pas le bourreau (NB juin 2005). Grâce à cette minutieuse analyse psychosociologique, on est vite immergé dans cette ambiance oppressante, héritière du post-communisme. Aussi, même si le dénouement est un peu escamoté, s’agit-il là d’un excellent roman noir.