L’imitation du bonheur.

1871 : La Commune vient d’être écrasée dans le sang. Une belle ornithologue, rejoignant en diligence la province et son vieux barbon de mari, vit un fulgurant amour avec un jeune communard blessé….  Réduire L’Imitation du bonheur à un roman ordinaire serait faire injure à la personnalité de Jean Rouaud. Certes l’intrigue est furieusement romanesque mais elle se fraie un passage à travers un réseau serré de chemins de traverse, raccourcis, détours, qui déconcertera peut-être certains lecteurs. Autant de digressions éblouissantes, à travers lesquelles l’auteur, renouant avec l’esprit vagabond de L’Invention de l’auteur (NB avril 2004), nous invite à un divertissement plein de finesse et d’humour sur l’écriture et les avatars du roman. Il en renouvelle les règles à la lumière de la modernité, de la naissance de la photographie et du cinéma et brosse de magnifiques tableaux de la Commune et de ses héros. Quel bonheur de lecture que cet ouvrage intelligent et subtil, bourré de clins d’oeil littéraires, mais jamais pédant.