Au Christodora, immeuble érigé par sa famille dans le bohème East Village, Milly vit avec Jared et leur fils adoptif Mateo. Artistes, ils ont pour voisin Hector, homosexuel junkie, militant et ancien stagiaire de la mère de Milly au Département Santé de la ville de New York. Ce sont les années sida, la vie chahutée des habitants du Christodora et de leurs amis qui sont mis en scène. Tim Murphy s’impose avec ce premier roman, variation sur l’art, la mort, le sida et les vertigineux abîmes où entraînent les drogues dures. Les voix sont multiples et l’auteur navigue dans l’espace-temps où se confondent les existences. La construction de soi, la création artistique, la famille, l’adoption, les séparations et la toxicomanie sous-tendent un récit qui met l’accent sur les mouvements gays et lesbiens à un moment crucial dans la lutte contre le sida aux États-Unis. Le langage est cru, suggestif quand il s’agit de sexe, précis concernant les drogues. En déstructurant son récit en autant de micro-événements, ce qui demande un effort soutenu de lecture, Tim Murphy entretient les liens entre les personnages, à différentes époques, chacun étant témoin de la vie des autres. Le reflet d’une époque en pleine mutation. (Maje et M.S.-A)
L’immeuble Christodora
MURPHY Tim