L’impasse

CHOPLIN Antoine

La guerre est officiellement finie. Mais les soldats sont toujours là, armes au poing, dans les décombres où une population traumatisée tente de survivre. Quatre d’entre eux, menés par un capitaine haineux, “nettoient” une impasse. Ils commettent viols, mutilations et meurtres sous prétexte que chaque survivant peut être un terroriste. Oleg, géant lanceur de poids, idéaliste, n’obéit qu’à contrecoeur. Dans L’impasse s’est réfugiée une famille de six personnes, dont Timour qui a vingt ans lui aussi. Les deux garçons ont tissé des liens, partageant l’espoir d’une renaissance. Et c’est l’inévitable irruption des oppresseurs dans le logement misérable des opprimés, et pour Oleg, l’heure terrifiante de choisir son camp.  Comme dans Radeau (NB février 2004), la sensibilité retenue d’Antoine Choplin affleure à chaque page. Le style est simple et suggestif. La construction classique, alternant l’horreur du présent et le récit émouvant des rencontres passées entre les jeunes des deux camps, fait monter progressivement la tension. Ce roman sombre et lumineux dénonce, dans un suspense insoutenable, ce qui se passe aujourd’hui à l’Est ou ailleurs.