L’importun

Une jeune femme s’installe en province avec sa famille, dans une maison imprégnée des souvenirs des générations qui l’ont habitée. Le dernier occupant, un très vieux monsieur exilé par ses deux filles en maison de retraite, fait irruption. Il se comporte en maître de maison, bricole dans son ancien atelier au sous-sol ou au jardin, alors que la récente propriétaire écrit un nouveau roman policier. Bientôt son enfance resurgit avec les manques, les injustices, les violences de son père, se croisant avec le passé des anciens occupants de la maison, où la Résistance, les exactions de la Gestapo ont laissé des traces importantes. Un texte introspectif où la romancière tente d’exprimer ses états d’âme les plus intimes, ses peurs, ses doutes, sa culpabilité sous-jacente. Des situations ordinaires, dans des vies sans relief de personnages normaux mais inquiets, sont décrites avec légèreté, aisance et une certaine tendresse. Si les liens familiaux distendus et les frustrations, presque des humiliations, sont rendus avec justesse, l’irruption d’un passé douloureux lié à la guerre et ses séquelles peut paraître un peu artificiel. Sur une toile de fond de vie quotidienne plutôt banale, l’intrigue assez légère, dérive vers l’onirique et le fantasmé. (M.Bi. et B.D.)