Se rĂ©fĂ©rant aux huit annĂ©es dâexil du cĂ©lĂšbre Ă©crivain juif viennois qui connut une gloire internationale dĂšs ses premiers Ă©crits, lâauteur va et vient entre 1934, arrivĂ©e de Stefan Zweig en Angleterre, et fĂ©vrier 1942, celle de son suicide au BrĂ©sil Ă soixante ans avec sa jeune et deuxiĂšme Ă©pouse. Il Ă©voque ses nombreux dĂ©placements entre Ancien et Nouveau Monde, sa vie antĂ©rieure en Autriche, phare intellectuel de lâEurope. Il Ă©tudie les causes possibles de ce geste fatal, fruit dâun tempĂ©rament dĂ©pressif et de lâinconsolable blessure du triomphe de la barbarie nazie sur son idĂ©al dâart et dâhumanisme paneuropĂ©en. Les fluctuations du caractĂšre de Stefan Zweig sont finement analysĂ©es dans leurs contradictions : recherche de consĂ©cration, besoin dâisolement mais aussi souffrance de la solitude ; dĂ©sir dâaider ses amis dâinfortune, mais lassitude de rĂ©pondre Ă toutes les requĂȘtes. La solide documentation, l’iconographie et lâempathie de George Prochnik, dont les grands-parents furent aussi exilĂ©s, rendent vivant et sensible cet essai de qualitĂ©.  (L.K. et A.Le.)
L’impossible exil : Stefan Zweig et la fin du monde
PROCHNIK George