L’imposteur

GLOAG Julian

Dans un village de Bourgogne, Paul a été élevé par son grand-père, instituteur pétainiste, après la mort de son père en 1944. Les souvenirs de son enfance dorée à Paris l’aident à séduire une fille de fermier, qui lui donne des jumelles et met les voiles avec un cousin. Devenu lui-même instituteur mais longtemps attiré par le métier d’écrivain, auteur d’un unique manuscrit mystérieusement évaporé gare de Lyon lors de son voyage de noces, il observe la petite communauté villageoise d’un oeil acéré et savoureux, allumsé par d’abondantes libations vinicoles. Roman ressuscité d’un auteur qui eut son heure de gloire (L’amour, langue étrangère, NB août-septembre 1994), publié en 1983, ce texte retient surtout par son regard acidulé sur l’engouement factice dont font l’objet des écrivains presque adolescents, qui attirent les médias plus par leur comportement anticonformiste que par la nouveauté de leurs écrits. Les caractères caricaturaux parfois, souvent conventionnels, ajoutent de la pesanteur à un récit haché où les données biographiques sont distillées avec lenteur et en désordre. Nous sommes en Bourgogne, et à chaque page, le vin, divin breuvage, délie les langues, dénoue les intrigues.