L’incendie de la maison de George Orwell

Ray, bonne trentaine, Américain, débarque dans l’île de Jura en Écosse. Il gagnait très bien sa vie à Chicago dans la publicité sur internet et se voyait un avenir prometteur. Tout s’effondre lorsque son épouse lui annonce son désir de divorcer : il remet en cause son mode vie et son métier… Ayant lu et aimé 1984 de George Orwell, il décide, pour se reconstruire, de s’exiler pour habiter la maison où le célèbre auteur aurait conçu son livre, dans un décor sauvage et désolé. Ce « yankee » se heurte à l’hostilité des locaux – surtout l’un d’entre eux – qu’il combat en engloutissant des litres de whisky.  Le thème est attractif et laisse espérer un bon moment dans un cadre aussi insolite. L’atmosphère lourde, faite de nuit, de pluie, de violence, laisse place cependant à des trouées de lumière : une lente renaissance est possible. Quelques réflexions sur Georges Orwell et notre monde d’aujourd’hui (tout autant conditionné que celui du célèbre livre) s’insèrent dans le parcours et les épreuves subies par le personnage principal, en état quasi permanent d’ivresse et sans grand relief. La « défense et illustration » des whiskies pure malt sauve partiellement ce premier roman, mais sans nous griser. (P.B. et A.Le.)