Août 1988 : l’incendie engloutit le Chiado, quartier historique de Lisbonne. Trois hommes et une femme échappent volontairement à l’évacuation, se découvrent, s’organisent en une éphémère fraternité. Survient Juvénal, individu torturé, qu’obsèdent l’idée de pureté, le souvenir d’un prêtre, la nostalgie du Mozambique où il fut peut-être incendiaire. C’est un manipulateur délirant. Il contraint ses compagnons à de douloureuses révélations qui éclairent leur présence en ces lieux interdits. Les rescapés exorcisent les traumatismes de leur jeunesse et répondent par des psychodrames aux confessions théâtralisées de Juvénal, démiurge halluciné qui espère l’écroulement du monde.
L’auteur d’Ouest (NB août-septembre 2006) construit en parallèle l’histoire de la capitale portugaise jusqu’à son délabrement et celle de ses personnages. Ces derniers, malgré les phrases courtes, les ruptures de ton déstabilisantes qui racontent leur parcours intérieur aux multiples interrogations, restent cependant artificiels. Le lecteur essaie de décrypter ces acteurs angoissés aux contours incertains déambulant dans un paysage fantomatique.