Janvier 1898, Me Natanson, avocat quadragénaire à Marseille, après avoir déjeuné avec son épouse et son ami, Jacques Bernès, quitte son hôtel particulier pour un rendez-vous d’affaires. On retrouve alors sa dépouille dans un village voisin. Dix ans plus tard, à la demande de Guillaume, le fils de l’avocat, convaincu que son père a été assassiné par Jacques Bernès, devenu le second mari de sa mère, le journaliste, Raoul Signoret, reprend l’enquête et pénétrant les arcanes d’un comportement machiavélique engendré par un passé fautif, démasque l’assassin.
Situé à l’orée du XXe siècle, dans une bourgeoisie soucieuse de respectabilité, ne fut-elle qu’apparente, bien cadré dans une ville familière à l’auteur, ce roman policier se lit facilement d’une traite, dans la simplicité de son intrigue. Certes, l’hypocrisie bourgeoise, stigmatisée en permanence, fait tant soit peu cliché. Mais le suspense est bien mené et les coups de théâtre successifs conduisent à un dénouement qui témoigne de la noirceur froidement calculatrice d’une âme humaine sombrant dans la perversion. Une nouvelle fois, le duo Signoret-Baruteau ne s’en laisse pas conter.