Vienne encore, comme dans Café viennois (NB octobre 2006), mais un siècle plus tôt. Nous sommes en 1776 et Maria Theresia von Paradis a dix-sept ans. Elle est belle, joue du piano à ravir, mais sa cécité, mystérieusement survenue dans son enfance, reste inacceptable pour son père, secrétaire en faveur auprès de l’impératrice d’Autriche. Aussi doit-elle se soumettre à toutes sortes de traitements barbares préconisés par des médecins renommés, uniquement préoccupés de leur gloire. Le bénéfice étant nul, elle obtient de son père un statu quo qui la laisse entièrement disponible pour la musique… jusqu’à sa rencontre avec Mesmer, le célèbre médecin magnétiseur, qui va révolutionner sa vie…
Traitée comme un apologue, la forme XVIIIe épousant magistralement le fond, la véridique et émouvante histoire de cette jeune prodige, dédicataire d’un concerto de Mozart, est riche en enseignements. Condensé, alerte, élégant, un récit vif, exempt de mièvrerie, même si le sentiment y tient une large place.